
12 Feb Stéphanie Maubé
Les produits
Agneaux de prés-salés
Une viande d’exception, très fine et onctueuse
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Infusions et sels aromatisés
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Mode de culture / élevage / production
Elevage extensif
Alimentation naturelle (flore des prés-salés), herbe et foin
Plein air intégral
Conduite en environnement sauvage
Pas de label
Commercialisation
Vente directe
Stéphanie Maubé
Stéphanie est l’une des premières personnes que nous avons rencontrées et qui nous a fortement marqués lors de notre périple. Ancienne graphiste à Levallois-Perret, Stéphanie est arrivée un peu par hasard à Saint-Germain-sur-Ay, sur la côte ouest de la Manche, non loin de Lessay.
Elle découvre le coin lors d’un séjour à Créances gagné dans le cadre d’un jeu-concours. Séduite par le mode de vie des éleveurs ovins qu’elle rencontre, leur rapport à la nature et à leur terre, elle devient saisonnière chez un éleveur voisin avant de se lancer dans l’aventure deux ans plus tard. Elle enchaîne alors lycée agricole de Coutances, stages dans des exploitations bio puis enfin l’installation.
Stéphanie décroche une concession du domaine public maritime, auquel appartiennent tous les prés-salés, dans le havre de Lessay pour y faire paître les 60 brebis qu’elle a achetées. Puis bientôt le cheptel atteint 100 brebis.
Nous avons pu constater à quelle point Stéphanie a su s’intégrer dans le paysage local, à travers les multiples initiatives qu’elle porte auprès de la population locale, des enfants ou ses liens avec d’autres producteurs talentueux et engagés. C’est d’ailleurs elle qui nous a présenté les excellents Fabienne et Grégoire Desnoulez, dont les légumes vous régaleront tout au long de l’année et au fil des saisons. Stéphanie fait par ailleurs partie des figures de proue de la défense pour la conservation de la race Avranchine.
Stéphanie, c’est un réel coup de cœur, la rencontre d’une passionnée dont l’énergie et la volonté nous ont beaucoup inspirés lors de notre aventure. C’est aussi la preuve que l’on peut réussir avec brio une reconversion dans le milieu agricole, devenir un.e néo-rural.e, et ce avec bonheur.
La Cotentine Moderne
La ferme de Stéphanie est située dans le havre de Lessay sur la commune de Saint-Germain-sur-Ay dans la Manche, non loin des magnifiques terroirs de Créances et de Lessay. Elle élève aujourd’hui 120 brebis sur 2 vastes sites naturels dont le havre de Saint-Germain-sur-Ay (600ha) et elle compte également 6 hectares de prairies qu’elle possède ou loue.
Méthodes d’élevage
Stéphanie a pour objectif de conduire son exploitation de la manière la plus naturelle possible.
Les brebis pâturent toute l’année sauf lors des grandes marées et lors de la période de mise à bas (de décembre à février). Les agneaux pâturent pendant 6 mois avant abattage (le minimum pour l’AOC est de 45 jours). La nourriture est uniquement composée de la flore naturelle des prés pendant la période de pâturage et de foin en hiver.
Stéphanie n’utilise pas de traitements antibiotiques, sauf en dernier ressort, en cas de risque vital pour sa brebis. Quelques traitement vermifuges également, souvent difficiles à éviter dans cet environnement.
Stéphanie a choisi de quitter l’AOC Agneaux de Prés-Salés suite à l’absence de soutien de l’organisation dans son combat pour la conservation de la race Avranchine.
À noter que Stéphanie est autosuffisante en fourrage pour son exploitation.
Diversité
Stéphanie est engagée dans la sauvegarde de la race de brebis Avranchine.
L’Avranchine est une race de taille moyenne à grande, précoce, rustique et adaptée à l’herbage. Les animaux peuvent vivre en plein air quasi intégral, hormis la période d’agnelage qui se situe en général en janvier et février. Elle possède des qualités bouchères reconnues. Lorsqu’elles sont élevées en bordure de mer, sur des pâturages riches en sel marin, on obtient les « agneaux de prés-salés ». L’Avranchine est aussi connue pour avoir une prolificité élevée qui oscille en lutte naturelle entre 190% et 210% suivant les années (en moyenne 2 agneaux par an). Cette race a failli disparaître comme beaucoup d’autres car elle n’est pas adaptée à un élevage intensif.
Stéphanie contribue à la diversité en poursuivant cette tradition ancestrale des bergers de prés-salés à taille humaine.
Climat et terroir
La côte ouest du Cotentin profite d’un climat océanique avec des hivers très doux rarement gélifs et des étés tempérés.
C’est une région de terres sableuses et légères où les cultures maraîchères se sont développées traditionnellement depuis plusieurs siècles.
Autour de Créances et Lessay, les « mielles », petites parcelles sableuses gagnées sur les dunes, permettent historiquement la culture de carottes et de poireaux nationalement reconnus. Une IGP est d’ailleurs venue les valoriser.
Classé Natura 2000, le havre de Saint-Germain-sur-Ay est le plus vaste havre de la côte ouest du Cotentin (600 ha). Il est limité au nord et à l’ouest par la Pointe du Banc à Saint-Germain-sur-Ay, et au sud par les dunes de Créances. La flèche sableuse de la Pointe du Banc, qui constitue la dune, renferme le havre de Saint-Germain-sur-Ay et ses herbus dans un écrin de douceur et les abritent des assauts marins de la Manche. Le rythme des marées créait un paysage sans cesse renouvelé, offrant un panel de tableaux, animés par les flots et les couleurs douces de l’estran sableux et humide, de la slikke et des herbus, aussi appelés schorre ou prés-salés.
Plusieurs rivières côtières sont affluentes du havre de Saint-Germain-sur-Ay : l’Ouve, la Brosse, le Dun et l’Ay, pour les principales.
La faune du havre possède un fort intérêt patrimonial, notamment avec la présence de nombreux amphibiens dans les zones humides, de lapins de garenne et lièvres dans les dunes, favorisés par la mosaïque de milieux avec les fourrés isolés, ainsi que d’oiseaux nicheurs au sol, tel que le Tadorne de Belon et le Traquet motteux.
La flore présente également un fort intérêt avec la Pyrole à feuilles rondes, protégée nationalement, la Germandrée des marais, protégée régionalement, le Choin noirâtre, assez bien représenté sur le site, ainsi que la Molinie bleue, l’Hydrocotyle et le Saule rampant.
6 variétés d’herbes sont par ailleurs majoritairement présentes dans les marées: la pucinelle (représentant la majorité de la ration des brebis et agneaux), la salicorne (peu appréciée par les brebis), l’aster maritime, la soude, l’armoise maritime et l’Obiane.
La race de brebis la plus représentée dans les prés-salés est l’anglaise Suffolk, notamment du coté du Mont Saint Michel, où l’on trouve par ailleurs les cheptels les plus imposants, comptant plus de 1000 têtes.
Trois races locales normandes sont présentes: Avranchine, Roussin de la Hague et Cotentin:
– Avranchine : race de taille moyenne à grande, précoce, rustique, adaptée à l’herbage. Les animaux peuvent vivre en plein air quasi intégral hormis la période d’agnelage. Stéphanie mène le combat pour sauver cette race.
– Roussin de la Hague : race locale la plus commune, qui compose la majeure partie de son cheptel (tête noire).
– Cotentin : En voie de disparition car fragile (absence de laine sur le visage) et viande très grasse peu appréciée par les bouchers.
Approche durable
Stéphanie travaille de manière naturelle et quasiment autosuffisante avec une empreinte carbone par conséquent quasi-nulle.
